Présentation de nos travaux
Le numérique et l’intelligence artificielle offrent à nos concitoyens, et en particulier aux travailleurs peu qualifiés, des opportunités de reconnaissance de leurs compétences et de valorisation de leurs parcours professionnels qu’il est urgent de saisir pleinement.
Les dispositifs actuels de reconnaissance des qualifications (diplômes, formations qualifiantes et certifiantes, VAE), malgré leurs avantages, ne permettent aujourd’hui pas à une large part de nos concitoyens de reconnaître et de valoriser leurs compétences et leurs capacités. Cette situation pénalise les travailleurs, en ne leur permettant pas toujours d’avoir les parcours professionnels auxquels ils pourraient prétendre.
A l’heure où nombre de nos concitoyens expriment un sentiment d’insécurité économique accru par le risque d’obsolescence accélérée des qualifications et des compétences induit par les disruptions technologiques, renforcer leur employabilité, et en particulier celle des publics fragilisés, constitue une priorité absolue.
Le numérique et l’intelligence artificielle apportent, à cet égard, des moyens d’agir nouveaux et particulièrement prometteurs. Ils élargissent considérablement les possibilités de reconnaissance et de valorisation des compétences, en offrant des solutions individualisées, à maille très fine, avec des outils accessibles à tous et déployables à large échelle.
L’enjeu est historique. Il est en effet désormais possible de
- reconnaître et valoriser les compétences individuelles de chacun, à chaque étape de son parcours professionnel, y compris pour les personnes peu qualifiées,
- assurer une transparence inédite sur le marché du travail pour les employeurs, y compris auprès de leurs propres salariés ;
- faciliter les mobilités et transitions professionnelles par une compréhension fine des “proximités de compétences requises” entre des secteurs et de métiers aujourd’hui perçus comme très éloignés et par le déploiement d’une offre de formation plus ciblée sur ces besoins.
De fait, initiatives publiques et privées se multiplient sur le thème du numérique, de l’emploi et des compétences. Malgré les avancées indéniables, celles-ci se heurtent pourtant à plusieurs limites :
- un manque de vision intégrée couvrant tant l’ensemble de la chaîne de reconnaissance des compétences (référentiel de compétences véritablement commun, certification des compétences et valorisation) que son utilisation au service du fonctionnement plus transparent et efficace des marchés du travail : orientation, formation, appariement) ;
- un manque de coordination et surtout de passage à l’échelle nationale, à l’instar des projets de déploiement des badges numériques, qui limite leur valeur d’usage, tant pour les travailleurs eux-mêmes que pour les employeurs ;
- un manque de focus sur les publics peu qualifiés, les plus à risque face aux mutations du marché du travail, alors même qu’ils pourraient justement être les grands bénéficiaires de cette révolution numérique de la chaîne de reconnaissance des compétences.
Dans cette perspective, le lancement mi-novembre 2019 de l’appli CPF peut constituer une avancée considérable pour nos concitoyens, notamment pour les actifs peu qualifiés, parfois en marge du service public de l’emploi et aujourd’hui peu touchés par les dispositifs de reconnaissance des qualifications (diplômes, formations qualifiantes, VAE).
Il est donc essentiel que l’utilisation du CPF passe, très rapidement, de quelques centaines de milliers d’utilisateurs à plusieurs millions. Au regard de cet impératif de généralisation de l’usage du CPF, la question de sa valeur d’usage est décisive. Comment et de quelles données spécifiques enrichir le CPF pour garantir sa valeur d’usage et en faire la plateforme de référence ? Comment développer les usages du CPF par des applications numériques voire d’IA, notamment pour les publics les moins qualifiés ?
Plus largement, comment déployer les badges numériques à l’échelle nationale pour favoriser l’employabilité des travailleurs peu qualifiés ? Comment engager les entreprises à intégrer la certification des compétences dans leur processus RH pour favoriser les mobilités et les transitions professionnelles ?
Ces questions sont majeures : il importe donc de leur apporter rapidement des réponses concrètes et des solutions actionnables. C’est la raison pour laquelle nous avons développé des premières perspectives sur ces sujets. Et pour laquelle également nous avons organisé un colloque à l’Assemblée nationale le 11 juillet dernier sur “Mettre le numérique au service de la reconnaissance des compétences et de l’employabilité de chacun”, co-présidé par Roland Lescure, président de la Commission des Affaires économiques, et Olivier Véran, rapporteur général de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, avec des interventions de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, d’Agnès Pannier-Runacher secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances et de Muriel Pénicaud, ministre du Travail et réunissant plusieurs centaines d’invités, publics et privés, dont les principaux acteurs de l’emploi, de la formation professionnelle et de l’écosystème français d’innovation RH.
Notre série de webinaires
Les conséquences économiques et sociales à venir de la crise sanitaire sont considérables, en particulier pour les publics les plus fragiles. Nous voyons les organisations contraintes de s’adapter à la crise sanitaire.
Tous les secteurs ne sont pas touchés de la même façon, certaines entreprises ont dû adapter leur fonctionnement que ce soit en mettant en place/développant le télétravail, ou le travail en présentiel par roulement, en opérant un transfert de compétences des ouvriers de chaînes de production qui se sont mis à produire des biens et équipements de santé.
Quid de nos problématiques numériques et reconnaissances des compétences, expériences, pratiques professionnelles à l’heure du Covid 19? Quels outils pour accompagner les transferts massifs de compétences, savoir-faire et les transitions professionnelles pendant et après la crise sanitaire?
C’est pour traiter l’ensemble de ces questions que le pôle Numérique et compétences de #Leplusimportant et l’association Reconnaître – Open Recognition organisent une série de 6 webinaires le vendredi de 11h30 à 12h30 réunissant des experts de tous horizons et mixant des approches académiques et expériences de terrain.